De Orumieh à Van
C'en est fini avec l'Iran, le motard a passé la frontière turque ce midi, en à peine plus de deux heures, une paille.
​
Et le motard est tout triste. Il a adoré ce pays et, par dessus tout, son peuple. De ceux ceux qu'il a pu visiter, et ils sont nombreux, celui dont la population l'a le plus séduit, c'est sans hésitation l'Iran. L'accueil des peuples d'Iran, partout, fut formidable, émouvant, joyeux et, par dessus tout, d'une gentillesse et d'une générosité qu'il n'avait jamais encore rencontrée. Les iraniens ne sont pas bien riches, malgré l'or noir, cet embargo relancé par le crétin américain les bride et les fait souffrir, mais les iraniens sont éduqués, le motard ne compte plus ceux qu'il a rencontré et qui exercent des métiers secondaires alors qu'ils ont un bagage intellectuel conséquent et une longue formation universitaire qu'ils ne peuvent mettre en pratique faute d'emploi. Ceux-là , malgré leur inébranlable bonne humeur, malgré leur gentillesse à l'égard des autres, souffrent de cette situation.
Le motard a été sans cesse invité, un peu partout, et a beaucoup discuté avec tant d'iraniens différents, des ingénieurs, des flics, des artisans ou des militaires, et à chaque fois, à un moment ou un autre la conversation a dérivé sur la situation politique, dérive toujours précédée d'un "ceci reste entre nous n'est-ce pas ?" Car ils ne sont pas libres ces iraniens et la surveillance, même si le motard n'a rien vu ni senti, semble très présente. Ceci restera entre eux et le motard, il ne les trahira pas, surtout sur un site internet. Mais il ne sera pas surpris si ça bouge en Iran, à plus ou moins court terme.
​
Iran, merci pour cet accueil, le motard t'aime et ton nom est gravé dans son cœur.
Quant à cette journée, elle fut consacrée au passage de la frontière, sans photo donc, et à la moto éléphant :
D'abord une bonne douche, parce que cette truie faisait honte au motard et qu'il ne pouvait décemment pas la présenter à la douane dans un tel état, c'était la taule assurée pour maltraitance avérée envers une teutonne. Elle a encore râlé, naturellement, mais le motard a été intraitable. Ensuite, il a une nouvelle fois
fallu s'occuper de ses chaussons : troisième tentative de réparation en deux jours. Habituellement, elle ne manque pas d'air mais là , il y en a toujours un peu qui disparaît, et pas question de les changer ces satanés chaussons, une telle pointure ne se trouve ni en Iran, ni même dans le nord de la Turquie, il faudrait en faire venir d'Istanbul et il faut au bas mot trois jours. Le motard verra demain si ce troisième essai est le bon. Que veux-tu Geek, c'est aussi ça l'aventure !
Et ça, c'est la récompense du motard : le premier depuis bien longtemps. Mais non pas le verre de gauche, couillon !
Quant au Woody Allen iranien, il attire ton attention sur le fait que toutes les images ont été filmées dans le Kurdistan turc. Où il a dû affronter une pénurie générale d'essence, sept arrêts à des stations vides avant d'en trouver une qui ait de l'essence. Et où l'on constate que, par rapport aux sobres barrages de police iraniens, les turcs, c'est du lourd...